• CHINE(?)

    Quelques bonnes raisons de s’intéresser à la Chine.

    Par Laura Pandelle.

    Dans un récent article pour La Revue du Design, Christian Guellerin affirme que «nous devons passer du ‘‘Made in’’ au ‘‘Designed by’’». A l’ère de la globalisation, le design est aujourd’hui nécessaire pour «affirmer l’identité des produits, retrouver du sens à leur conception et à leur consommation». Une sorte de garant d’intégrité du design, d’unité entre la vision d’un produit, sa création et son mode de diffusion. Formule-choc intéressante car elle témoigne d’une certaine appréhension contemporaine face aux objets industriels – ces monstres polymorphes qui n’appartiennent plus à aucun territoire ou à aucune culture – et de la nécessité, plus forte que jamais, de leur reconnaître à nouveau une origine humaine, face à la démesure des multinationales. Le terme «designed by» est alors aussi soulageant que générique  puisqu’il peut tout aussi bien vouloir dire: …conçu par tel génie, imaginé par tel cerveau, formalisé par tel expert, issu de telle vision. En tout cas, cette désignation garantit une appartenance. Elle rappelle la raison d’être de l’objet – «conçu à dessein» – alors que «Made in» nous renvoie à la pure nature industrielle de la chose – c’est à dire sa nature de chose fabriquée, issue de machines, et projetée à des milliers d’exemplaires sur les marchés internationaux.

    Or dans mon exploration précédente du design italien des années 50, j’en suis venue à cerner une forme de création indissociable du «Made in», c’est à dire dans laquelle toutes les facettes du design – le style, le savoir-faire, la performance technologique, et l’imaginaire contenu dans l’objet – convergent et prennent sens dans un ancrage territorial – qui devient à la fois le lieu et les conditions du design, ainsi qu’une sorte d’image de marque.

    A l’ère de la globalisation, la formule «Made in» n’est plus du tout garante de cette authenticité du design, elle en est même parfois le démenti. «Designed by» Apple in California, MAIS «Assembled in China» – distinction terrible entre l’entité conceptrice, qui détient la signature de l’objet («by») et l’entité fabricante, qui n’est vaguement que le terrain d’accueil («in») d’un travail d’exécution en fin de parcours. On est bien loin du «Made in Italy» qui signifie entièrement : fait par des designers italiens, dans des entreprises italiennes et dans la pure tradition du style et du savoir-faire industriel du pays. Aujourd’hui, le lieu de production, dissocié du lieu de création, devient la faille du design comme un processus global.

    Je me pose la question des objets chinois: comment les identifions nous, comment les désignons nous? Par leur «Made in» ou par leur design – ou par la tension que nous identifions évidemment entre les deux, puisque leur design est le plus souvent basé sur la copie? Je pose la question autour de moi: dans une école de design européenne, l’appellation «Made in China» sonne comme l’antithèse d’une démarche de design authentique. Comment le design chinois a-t-il pu naître dans le «Made in China»?

    En 2009, je travaille avec un groupe d’artisans burkinabés sur une exploration par le design de la culture africaine contemporaine. Une grande partie des objets qui peuplent la vie courante des Burkinabés sont «Made in China». Sur les marchés je trouve des déclinaisons incroyables de seaux, plats, pots, bassines, théières, tasses, cruches, vases, assiettes, écuelles, principalement en plastique injecté et en alu émaillé.

    Ces objets ont des formes et des décorations génériques, plus ou moins inspirées d’une esthétique occidentale d’un autre siècle – fleurs, arabesques, courbes – avec parfois quelques codes asiatiques. Ce qui varie c’est la couleur et la taille. Les grandes théières servent à se laver les mains, les moyennes remplacent la chasse d’eau dans les cabinets – aucune ne sert à faire le thé évidemment. Les brocs sont pour se laver. Les bassines servent à porter des choses sur la tête. Certains objets sont tronqués, fendus, percés, pour en former d’autres, en combinaison avec des matériaux locaux – roseau, rotin, métal, feuilles de bananiers ou palmes… Ils sont quasi immédiatement usés, râpés, salis, décolorés. On se demande sur quoi repose leur intégration dans la vie des gens. Parce qu’ils ont été pensés pour répondre à une palette exhaustive de situations ? Ils semblent au contraire dénués de fonctionnalité propre, voire dotés d’un côté absurde, comme la théière en plastique.

    Sans le caillou, la planche, le couvercle, le textile, le grillage, la cordelette en métal qui les complète… on est bien incapable de dire à quelle situation précise ces objets sont destinés. Dans le bricolage permanent de la vie africaine, ils trouvent une place naturelle. Made in China, Designed in Burkina. Nous avons tenté de convaincre nos collaborateurs artisans d’exploiter la qualité plastique de ces objets bariolés en les hybridants avec des matériaux plus nobles (cuir, bois, bronze), mais nous n’y avons pas réussi.

    En parallèle, la population chinoise de Ouagadougou ne cesse de croître, imperceptible et souterraine. On a construit un hôtel-restaurant chinois au bord du lac, grande construction en béton neutre et inexpressive, comme ces objets en plastique, et qui semble complètement déserte. Pourtant lors d’une inondation, le «Dragon Hôtel» se met à dégorger une foule d’objets chinois de toutes sortes, statues, dragons, aquariums, tapis, lustres, mobilier de style chinois, ainsi qu’une quinzaine de familles chinoises dont nous aurions à peine soupçonné la présence!

    En Mai 2010, je me rends en Chine par la route. Après un mois et demi de traversée de la Russie et de la Mongolie, l’arrivée dans les premières villes chinoises fait l’effet d’un raz de marrée matériel et humain. Villes, immeubles, terrains, routes, surfaces, chantiers, on a l’impression d’évoluer dans un monde perpétuellement construction et en ruines. C’est cependant dans le rapport aux objets que je ressens la plus grande étrangeté.

    En Afrique un jeune thésard en Histoire m’avait fait une analyse étonnante de «la pâte orange» (!), ce sentiment d’hyper-réalité vertigineux qu’un Blanc peut ressentir après quelques temps en terre africaine: immobile, on se sent englué dans l’instant, inapte à toute décision, sans aucune prise sur le temps – et petit à petit le réel nous échappe, on s’en abstrait.

    Ce que pourrait ressentir un Européen en Chine est peut être plus proche d’être en présence d’un monde parallèle, dont la frontière avec le nôtre est imperceptible, mais infranchissable. Un monde que nous reconnaissons, dans lequel nous identifions un certain nombre de choses… et pourtant profondément différent. Dans les supermarchés, les emballages de bonbons dont nous reconnaissons les couleurs et les motifs sont en fait remplis de bouts de viande séchés. Des bouteilles de lait contiennent des liquides fruités-théinés dont nous n’arrivons pas à identifier la saveur. Ce qui ressemble en tout point à des crackers recèle un goût étrange entre l’amer, le piquant et le végétal.

    Cette expérience du «presque pareil – mais profondément autre» que nous répétons à chaque nouvelle rencontre, presque par désir de vérifier systématiquement le caractère étranger des choses, peut créer chez l’Européen un certain affolement. Face à cela l’hyper-consommation dont font preuve les Chinois est d’autant plus incompréhensible.

    Je me suis retrouvée plusieurs fois dans de longs trajets en train en dortoirs ouverts. Alors que mes casse-croûtes étaient composés des choses les plus «neutres» que j’avais pu identifier sur le marché (bananes, pain, biscuits), mes voisins entretenaient un pique nique permanent peuplé d’aliments conditionnés sous des formes improbables, et d’emballages en plastique de toutes sortes.

    Toutes les demi-heures, quel que soit le moment du jour ou de la nuit, un vendeur ambulant entre dans le wagon. Il vend une foule d’objets – des kits manucure, des kits baguettes et des cure-oreille, des gadgets électroniques, des jeux, des coques de téléphone, etc. Les gens écoutent attentivement, très souvent ils manipulent, ils essaient et ils achètent. On peut sortir du voyage en train avec une caverne d’ali-baba dans son sac à dos.

    Si l’industrie chinoise s’est développée par imitation du modèle occidental, le matérialisme chinois semble foncièrement différent du nôtre. L’abondance n’y est pas signe de privilège mais une condition de la vie populaire; elle ne parle pas tant d’un pouvoir d’achat que du décorum dans lequel s’effectue la consommation chinoise – c’est à dire un gigantesque supermarché à ciel ouvert. Je me demande comment s’associent cette hyper-consommation fluide, véritable mode de vie, et le rapport de copie de l’industrie chinoise au design européen.

    Dans son mémoire de fin d’études à l’ENSCI[1], Juan Lin évoque la copie comme une posture d’apprentissage, un dépassement par l’imitation – idée issue du confucianisme. Au regard de cela, le fait que le consumérisme chinois échappe à tous les mécanismes régulateurs que le nôtre connaît (d’où ses proportions effrayantes) fait réagir. Quel est le sens de ces objets dans la société chinoise? Quelle vocation a le design (puisqu’il s’agit bien de design – au sens de conception d’objets – même s’il est basé sur l’imitation)? A-t-il encore une vocation de lien culturel, intégrateur, entre l’industrie et la société? En cela l’oeil de l’Européen sur la Chine est intéressant car il parle d’un dessin que l’on reconnaît mais d’un dessein que nous ne comprenons pas.

    Dans mon exploration du cas italien, j’ai évoqué l’idée que la chute de l’idéologie fasciste avait permis une libération créative propice à la naissance du design. Par comparaison, que peut-on dire de la Chine? La Chine n’a pas connu la chute du communisme, mais plutôt sa dissolution progressive dans une idéologie communiste-libéraliste. L’essor matérialiste et le mode de vie hyper-consumériste des Chinois n’est donc pas la réaction à un joug totalitaire rompu, mais un phénomène encouragé par l’idéologie dominante.

    En cela, ne peut-on pas voir dans la Chine le reflet d’un matérialisme européen qui n’aurait pas connu la crise nécessaire de la post-modernité, une industrie qui n’aurait pas connu de controverse intellectuelle, un design qui n’aurait jamais été critique?

    C’est en cela que les objets «Made in China» incarnent peut être pour nous une menace diffuse, un «inconnu que l’on connaît» pour reprendre le commentaire de Slavoj Zizek au mot de Donald Rumsfled sur le connu et l’inconnu, dans son essai «Le design comme idéologie» [2] – c’est à dire au delà de leur poids économique, une présence profondément dérangeante sur le plan sémantique. ‘’Nous savons que les objets chinois sont des faux, qu’ils ont été produits dans des conditions humainement déplorables par un système capitaliste au summum de sa perversion, nous savons que d’une certaine manière ils n’ont rien à voir avec l’histoire du design occidental telle que nous la connaissons – mais le savent-ils eux mêmes?’’ pourrait dire Slavoj Zizek.

    Le «Made in China» a donc pour nous un caractère ambivalent et anxiogène: objets imaginés par l’Occident, mais dessinés, fabriqués, donnés à la réalité par la Chine. D’un certaine manière «Made in China» signifie «Designed», mais d’une autre manière, avec toute l’ingéniosité que la copie implique (on en voit l’exemple flagrant dans l’industrie automobile). Conçus pour être imitation. Evidemment tout est question de point de vue: «la rupture entre la connaissance du sujet et la connaissance de l’Autre , dit Slavoj Zizek, est inhérente au sujet lui même: c’est la rupture entre ce que le sujet sait et ce que le sujet présuppose / impose à l’autre de savoir». La question sous-jacente pour nous Européens n’est-elle pas: quand est-ce que la Chine nous proposera des objets comme si nous les avions imaginés, avant même que nous les ayons imaginés? Et, de la perspective inverse, serons nous un jour capables de voir les produits «Made in China» non comme des copies mais comme d’authentique objets du design?

    Ceci me renvoie à la lecture de Pierre Damien Huyghe [3]: l’idée de rupture entre un époque moderne et une époque post-moderne est sans doute illusoire, car la perte de repères stylistiques, la citation, voire l’imitation, sont des phénomènes récurrents dans l’Histoire et participent de l’élaboration de «grandes figures» stylistiques structurantes, et d’une «mise à jour» de la culture à une certaine idée de la modernité. Mais alors que dire de la copie systématique de toutes choses, la copie organisée en processus global, jusqu’à imiter la stratégie de marque? En cela on peut se demander si l’expansion matérielle chinoise ne constitue pas un fait précisément post-moderne. L’idée d’un «éloge des mondes sans styles» (sous titre de son ouvrage) apparaît alors dans une autre perspective. On peut se demander en quoi le règne des objets chinois change le sens général du design dans le monde à venir.

    Ces éléments de réflexion me pousseraient à envisager la Chine comme le lieu d’un rapport inédit entre la relation humaine aux objets, le développement technique, et la société – c’est à dire une forme ou un phénomène du design à part entière, à observer autrement qu’à travers le filtre de comparaison avec l’Occident. Au final, l’idée évoquée plus tôt de la Chine comme une société matérialiste où la crise identitaire post-moderne n’a pas eu lieu, est à relativiser au vu de la dictature politique qu’elle connaît. L’ISHR (International Service for Human Rights) rappelle que «la Chine copie tout sauf les droits de l’Homme». On peut alors se demander sur quels ressorts, sur quelle culture industrielle, sur quel modèle fonctionnera le design chinois à la fin de ce régime.

    Notes:
    [1] Juan LIN, L’émergence du design chinois, Mémoire de fin d’études à l’ENSCI-Les Ateliers sous la direction de Marie Haude Caraës, Mai 2009.
    [2] Slavoj Zizek, Le design comme idéologie, dans Le Design: Essais sur des théories et des pratiques, sous la direction de Brigitte Flammand, Editions du Regard, 2006. Alors que Rumsfled évoque «les connus-connus, soit des choses que nous savons que nous savons (…) des inconnus-connus soit des choses que nous savons que nous ne savons pas (…) et des inconnus-inconnus, ces choses dont nous ne savons pas que nous ne les savons pas» (7 juin 2002, trad. Claude Emond), Slavoj Zizek parle d’un inconnu-connu: « ces choses dont nous ne savons pas que nous les connaissons, ce qui est précisément l’inconscient freudien – «la conscience qui ne se montre pas» comme le disait Lacan…»
    [3] Pierre Damien Huyghe, Modernes sans modernité, éloge des mondes sans styles, Nouvelles éditions Lignes, 2009.

    Laura Pandelle est étudiante en design, diplômée en 2007 d’un DSAA à l’Ecole Boulle, et actuellement en fin de cursus à l’ENSCI-les Ateliers. Elle s’intéresse particulièrement au rôle de médiation et d’accompagnement du design dans des projets à caractère participatif ou collaboratif, ainsi qu’à l’émergence du rôle stratégique du design dans l’innovation dans les services. Collaborations marquantes avec le think tank FING (Fondation Internet Nouvelle Génération), le laboratoire d’innovation territoriale la 27° Région, et l’agence londonienne STBY, spécialisée dans la recherche ethnographique pour le design. Actuellement: en cours de rédaction d’un mémoire de fin d’études - Design, crises, controverses.


    17 commentaires

    1. Alain dit:

      C’est vachement juste d’envisager la possibilité que la Chine puisse être comme le lieu d’un rapport inédit entre la relation humaine aux objets, le développement technique, et la société.
      « Une forme ou un phénomème de design à part entière! »

      Tu penses que cela puisse être possible? Incroyable.

    2. megaprosper dit:

      De mémoire, dans petite philosophie du design, Wilem Flusser aborde l’idée d’une pratique du design diamétralement opposée entre l’orient et l’occident.
      En occident, on crée à partir d’un idéal, une forme théorique, géométrique, et l’on essaye de faire en sorte que l’objet y ressemble plus.
      En orient, la création se fait par un dialogue permanent entre la fabrication de l’objet et sa conception. La matière et la réalité physique est plus intégrée dans la création.
      Ca m’avait pas mal marqué en le lisant, je trouve que c’est assez juste,
      Merci pour l’article très dépaysant!

    3. Laura dit:

      Bonjour Alain!
      Pour moi, la question est ouverte. En tous cas on ne peut définitivement pas s’arrêter à observer le consumérisme chinois dans son lien d’imitation avec le consumérisme occidental.
      Alors que sa force de frappe industrielle est énorme, la Chine continue aujourd’hui, il me semble, de produire en masse des copies et des copies de copies, déclinaisons de tous genres d’objets de marque et de typologie occidentale. Elle continue d’assumer ce rôle de « fabrique du monde », alors qu’elle aurait pu miser sur le développement de marques nationales, ou de technologies de pointe comme l’a fait le Japon après-guerre. Est ce que ce mode opératoire est complètement étranger au design? Je postule que non, même s’il n’a rien en commun avec la démarche de design que nous connaissons historiquement en Occident. Les dessins sont les mêmes, les desseins sont complètement différents. C’est là, il me semble, qu’il y a un phénomène tout à fait unique.
      Et d’un autre côté, la Chine et son réservoir de copies changent notre rapport aux objets, d’une manière qui est aussi sans précédent.
      Qu’en pensez vous?

    4. Alain dit:

      Liste de scoop:

      Les Chinois pourraient faire du design! Ils savent écrire et ont une culture ces sauvages? Même sans la mission civilisatrice des étudiants de l’ensci?

      Le design chinois serait unique! Ah, bon! Il serait différents du design parisien. Cela voudrait dire qu’une culture différente, dans un pays différent à une époque différente pourrait être unique?

      Ils n’ont pas de marque nationale ni de de technologie de pointe! C’est certainement la vérité puisque tu ne les connais pas!

      les Chinois font des copies! Oui. Et eux ce sont des designers qui ont des clients ( Pas comme tous les designers qui prétendent ne pas faire de copies) Et ces copies sont vendues aux occidentaux! Ils semblerait que ces Chinois soient assez bon designers pour comprendre que les occidentaux achètent des copies! Et que la posture ne fait pas la culture.
      De toutes manières ce discours formaté sur le manque de créativité suit toujours la même grille. C’est le même contre ceux qui font des produits en série en occident. Ces pseudo créateurs n’ont qu’un seul discours qu’ils appliquent à toutes les situations.( Chinois, Français,Américains)
      Mais combien d’occidentaux pourraient vraiment s’approprier le sens des « produits chinois »?

      Il n’y a pas de gens cultivé en Chine! Pourquoi? parce qu’ils ne trouvent pas utile de se montrer dans les sauteries ostentatoires occidentale? Ou l’arrogance est de mise. Parce que tu ne les as pas rencontrés en faisant du stop?

      Il n’y a pas d’esprit de copie en France? Alors pourquoi y est-il si difficile d’y former et trouver la créativité? En raison de tous ces chiens de garde des technicités, systèmes, ordres, diplômes étatistes centralisateurs…?
      Tu veux prendre l’exemple du discours politiquement correct des étudiants de l’ensci? Le même discours parfaitement formaté.
      le discours formaté de ceux qui se prennent pour des créateurs avec la même grille qu’ils prétendent imposer. Cette volonté et methode de normalisation pourrait nous être enviée par les Chinois.

      C’est chiant de régulièrement lire ceux qui croient que les choses existent, seulement, que quand, eux, les ont vues. Et comprises.

      Il serait bon que tu compares deux chiffres: 1) Le nombre de Chinois ayant un doctorat du M.I.T. Connaissant donc la culture Américaine jusqu’à un bon niveau.
      2) Le nombre d’étudiants de l’ensci ayant pu entrer dans l’intimité d’une famille cultivée chinoise. ( Pour ne pas être comme ces Chinois qui pensent que Paris, c’est le 9-3.)

      PS: Aurais tu fait des études scientifiques supérieures ( Maîtrise-Doctorat) dans une université chinois pour avoir une opinion sur leur niveau scientifique?

    5. La Revue du Design dit:

      @Alain: vous tombez malheureusement souvent dans les travers que vous vous empressez de dénoncer. Votre ton docte, n’admettant pas l’alternative, votre tendance à dénigrer et caricaturer systématiquement les propos des personnes qui ne partagent pas vos opinions vous desservent.

    6. Laura dit:

      Re-bonjour, Alain
      Ce post vient d’un blog que je tiens dans le cadre de mon mémoire à l’Ensci. Il ne se trouve dans la Revue du design que parce qu’on m’a demandé de le republier (j’ai accepté les risques!!)
      Il n’a absolument pas la prétention de juger de la culture chinoise, et je me demande bien comment vous arrivez à lire tout cela entre les lignes. C’est très fort! Vous allez même jusqu’à mentionner des choses complètement hors de mon propos: un prétendu manque de créativité chinois (qui a dit que copie était égale à manque de créativité?), un manque de culture (??!), et pour finir le niveau scientifique chinois (quel rapport?).
      En somme, vous me mettez en position de dénigrer la Chine, la société chinoise et le design chinois tout ensemble: position facile. Au moins, le débat est clos!

      Sérieusement. Je n’ai fait ici que soulever quelques points de réflexion, précisément pour dépasser le point de vue caricatural du «vrai ou faux» design. La copie chinoise existe, le regard occidental sur la copie chinoise existe, le modèle économique et industriel qui les relie dans la conception / production / vente existe , et c’est à mes yeux quelque chose d’assez étrange pour prendre le temps d’y réfléchir, et pour cela de m’appuyer sur un rapport d’étonnement personnel – eh oui, c’est aussi en faisant du «stop» que j’ai eu envie de faire du design.
      Si c’est cette curiosité là qui vous gène, c’est un autre problème – à savoir qui aurait le droit de parler du design et sur quelle base. Après tout, on peut aussi rester faire du design à paris et ne parler que de ce qu’on a sous les yeux – ah, mais là aussi il y a des objets «made in china».
      Votre point de vue caricatural coupe court à la discussion, et c’est dommage. Peut être est-ce conforme à un discours politiquement incorrect aux yeux duquel toute tentative de parler des zones d’ombre du design est vu comme de la prétention ou de l’arrogance.

    7. Alain dit:

      @ Laura;

      Voici ce que j’ai lu dans ton texte:

      - »La chine continue à produire en masse des copies et des copies des copies….déclinaisons de marques et de typologie occidentale ». Je n’ai rien lu sur les produits de qualité de et pour la culture Chinoise. Et aucune mention que ces produits copiés satisfont les attentes culturelles des occidentaux!
      - »Il s’agit bien de design. Même s’il est basé sur l’imitation ». Tu as bien écrit cela n’est-ce pas? Que la base du design Chinois, c’est l’imitation!

      Toutes ta construction sur le design Chinois est fondée sur la copie.

      « Elle aurait pu miser …..technologies de pointes » Et cela ne voudrait pas dire qu’elle n’a pas misé sur les technologies de pointes?

      Tu peux écrire que je ne suis que caricaturale Pour pouvoir affirmer que la discussion n’est pas possible avec un type aussi simpliste que moi. Facile comme formule!
      Toujours la condescendance.
      Pour moi ta vision de la Chine et de son design est simpliste et néocolonialiste. Tu perception est celle d’une autostopeuse qui ne visité que des « auberges de jeunesse » et des supermarchés à ciel ouvert. Un peu comme un touriste qui ne connaîtrait de la France que les G 20.
      Tu n’as pas cerné le design des « lettrés » Chinois. Et tu n’as fait aucun effort pour mesurer le niveau scientifique de la Chine.
      Que dirais-tu d’un Chinois qui te présenterait la France comme un grand G 20? Et que les Français n’achètent que des produits qui n’ont pas beaucoup de sens. Toujours les mêmes et pas chers. Caricature!

      Je ne parle pas de vrai ou faux design. Mais d’une analyse orientée par des préjugés et de la condescendance.

    8. françoise dit:

      Bonjour Laura, et bravo pour ce mémoire intéressant. Je vais lire ça avec attention. Ton ancienne prof d’ATC.

    9. Laura dit:

      Merci Françoise !

    10. Laura dit:

      Cher Alain,

      Vous avez raison: je suis une autostoppeuse néo-colonialiste, et vous n’êtes pas du tout un simpliste caricatural. :) )
      Encore une fois vous lisez entre les lignes et vous me prêtez un jugement de valeur sur la Chine qui est complètement à l’opposé de ce que je dis. Vous avez vu juste: mon analyse est centrée sur la copie, car c’est (pour moi) un phénomène intéressant par son ampleur (à la fois du côté de la production par imitation et de la consommation par imitation) et par la remise en cause qu’il provoque dans notre regard occidental sur les objets du design. Je n’ai jamais dit que le design chinois se résumait à la copie, et encore moins que la culture chinoise pouvait être comprise à travers ce filtre unique. D’autre part vous semblez penser que parler de copie c’est avoir une vision réductrice et dévalorisante du projet, alors qu’il me semble au contraire que c’est une démarche complexe, et intéressante à regarder du point de vue du design et de la stratégie d’entreprise.

      Quant à votre obsession sur le regard d’»autostoppeuse»,il me semble que commencer par s’appuyer sur son expérience personnelle peut être riche de sens, plutôt que d’asséner une pseudo impartialité qui vous fait vous même tomber dans la caricature – notamment quand vous parlez du «design des lettrés chinois» (Il y aurait des formes de design plus dignes d’intérêt que d’autres? Devrait-on s’intéresser uniquement aux produits du luxe, ou de la sphère culturelle, et pas à la grande industrie?).
      Mais si vous avez des informations concrètes à apporter au débat, faites le, on est là pour ça (et personnellement je suis avide de tout éclairage enrichissant sur le sujet) !

    11. Es dit:

      Je travaille régulièrement avec des fabricants chinois, justement j’y étais la semaine dernière, et votre échange m’inspire quelques pensées. Attention, il n’y a pas de jugement de valeur dans mon analyse, seulement des observations.
      Je pense que le « design » chinois ne se fonde pas vraiment sur la copie mais sur l’exécution. Historiquement et culturellement, les chinois font ce qu’on leur demande, ce qu’on attend d’eux, sans réelle remise en question. La Chine est devenue l’usine du monde non pas parce qu’elle nous a inondés de produits, mais en premier lieu parce qu’on est allés là-bas pour les faire travailler. A partir de là et avec le contexte politique en Chine (une ouverture progressive, mais une éducation qui reste autoritaire et « dans le rang »), il est facile de comprendre pourquoi un réel design chinois n’émerge pas… Les chinois n’y sont pas prêts, et il ne faut pas être hypocrite : ça n’arrangera personne en Occident.
      En bref, je pense qu’il ne faut pas envisager les choses à partir de la situation en Chine, mais en gardant bien en tête les rapports avec l’Occident, car ce sont eux qui déterminent la posture de la Chine et des chinois par rapport à la conception et à la production d’objets…

    12. Alain dit:

      J’ai répondu. Mais mon texte n’est pas passé.
      J’ai dépassé l’age ou des instits me disent ce qu’il faut écrire ou ne pas écrire.

    13. La Revue du Design dit:

      @ Alain: il n’y a aucun « instit » par ici… c’est dommage d’ailleurs, car vous auriez certainement besoin de quelques leçons de politesse !

    14. Alain dit:

      Merci du compliment. Non je ne suis pas toujours poli. ( Lisse, conforme aux règles du plus grand nombre …)
      J’ai bien compris que pour le modérateur que tu es, il est important d’être poli.

      C’est quoi être poli quand on parle des Chinois? Alors que l’on ne maitrise pas ( et de loin) le « poli » du plus grand nombre?
      C’est quoi, être poli, quand on parle des dirigeants des entreprises? Alors que l’on est qu’un air designer? Mais que l’on se permet de critiquer négativement leur non acceptation du design des airs designers?

    15. La Revue du Design dit:

      Donc, impoli et fatiguant…

    16. Alain dit:

      Il faut être poli pour ne pas être fatiguant envers autrui. Cela je le comprends bien. Et toi?
      Il y a beaucoup trop de « designers » qui veulent avant tout être polis.
      Vincent a oublié une catégorie nombreuse de designers: les designers polis.
      Voudrais tu faire le blog des designers polis?

    17. La Revue du Design dit:

      Allez hop, vous avez gagné, vous êtes spammé.
      Donc bon vent, mais ailleurs s’il vous plaît !

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