• 8½ : Pierre Charpin chez Kreo

    Longue Structure © Pierre Charpin / Kreo

    Depuis samedi, Pierre Charpin expose ses dernières pièces réalisées en série limitée pour la galerie Kreo, à Paris. Intitulée 8½, comme pour signifier que le projet de design est toujours incomplet et en devenir, cette collection comporte différentes pièces de mobilier sculpturales, toutes très différentes les unes des autres, mais démontrant toutes l’aisance de ce designer à s’abstraire des archétypes et à jouer avec les formes, les matières et les couleurs.

    L’étagère Longue structure, présentée ci-dessus, est réalisée en aluminium laqué.

    Le miroir Lune, réalisé en acier inoxydable poli, est un disque géant suspendu dans l’espace. Il avait été déjà été présenté dans les murs de la galerie Kreo, en septembre dernier.

    Lune © Pierre Charpin / Kreo

    La lampe Parabola comporte un gros diffuseur en résine dégageant une lumière légèrement teintée de rose, perché sur un piètement réalisé en tube métallique.

    Parabola © Pierre Charpin / Kreo

    Le contenant Plus Plus est lui réalisé en aluminium laqué vert (pour la partie haute) et en acier peint en blanc (pour le socle).

    Plus Plus © Pierre Charpin / Kreo

    Tout aussi sculptural, le portemanteau Monolith est composé d’un gros bloc de résine tubulaire noir, arrondi à ses extrémités, et posé sur une fine plaque de métal.

    Monolith © Pierre Charpin / Kreo

    La Table Suspension, en lévitation, évoque quant à elle une sorte de toupie agrandie.

    Suspension © Pierre Charpin / Kreo

    Enfin, la table basse Cockle, en aluminium, semble elle aussi flotter dans l’espace. Ses assemblages visibles, comme des coutures ou des cicatrices, marquent les arêtes douces de son plateau aux bords arrondis.

    Cockle © Pierre Charpin / Kreo

    Très différents les uns des autres, ces objets n’en témoignent pas moins une certaine parenté, en tous cas une continuité affirmée avec les précédentes réalisations du designer, dans leur manière très formelle et « esthétique » (même si ce mot peut paraitre dangereux) d’interroger le regard et les usages.

    Pierre Charpin le dit lui-même :

    « Pour cette nouvelle exposition, j’ai délibérément cherché à dessiner un ensemble de 8 pièces toutes différentes les unes des autres. En fait, plus qu’un ensemble d’objets, j’ai le sentiment d’avoir davantage dessiné un ensemble de choses. Si je ne cherche pas précisément à situer la distinction entre ce qui définit un objet et ce qui définit une chose, cela me convient de penser que les objets répondent à des fonctions, alors que les choses proposent des usages, que les fonctions sont à utiliser, alors que les usages sont à imaginer, que les objets ont une définition précise, tandis que la définition des choses, elle, reste, toujours plus ou moins vague, floue, et toujours dépendante de celui ou celle qui s’y confronte. On peut considérer les choses que j’ai dessinées pour cette exposition comme des matérialisations de pensées, des objets de méditation, comme des suggestions, des objets disponibles à l’interprétation.[...]

    Dans telle chose, c’est la surface extrêmement brillante et le lustre du matériau qui absorbe notre attention, stimule notre perception et nous invite au toucher. Dans telle autre, c’est l’agencement répétitif du matériau, des plaques d’aluminium laquées, qui crée une vibration cinétique et nous incite au déplacement. Dans telle autre, c’est le vide créé par le dessin de sa base, espace laissé vacant, sans affectation précise, qui permet à un volume compact et colorer de léviter. Dans telle autre, c’est la forme en suspension qui intrigue quant à sa stabilité, quant à sa matérialité, quant à son usage, etc. » (Pierre Charpin, novembre 2008).

    Sources : galeriekreo.com, iconeye.com.


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