• Interview: Adrien Haas

    C’est aujourd’hui Adrien Haas, designer indépendant travaillant – entre autres – dans le domaine du packaging et du merchandising, qui répond à nos questions.

    Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre formation et votre parcours professionnel?
    J’ai fait mes études à l’Ecole supérieure d’art et de design de Reims. A ma sortie, j’ai commencé immédiatement en free-lance et j’ai fait des missions pour des designers indépendants ou des agences comme Mathilde Bretillot et Frédérique Valette, Christophe Pillet, Jean-Marie Massaud, O2 France, etc.
    J’ai ensuite travaillé en interne chez Thomson Multimédia où j’ai rencontré le graphiste Sébastien Dragon avec lequel j’ai fondé l’agence BEEF, une aventure très intense qui a duré huit ans. J’exerce maintenant mon activité de designer en mon nom propre depuis 2007.

    Sur quel(s) sujet(s) travaillez-vous en ce moment?
    J’ai une sorte de fil rouge dans mon parcours qui est un travail de fond avec les marques professionnelles du groupe L’Oréal (L’Oréal Professionnel, Kerastase, Redken 5th Avenue NY, Shu Uemura), pour lesquelles j’apporte mon expertise tant en termes de mobilier et de merchandising que de packaging et d’outils professionnels. En ce moment, je travaille donc sur une nouvelle gamme de merchandising pour Kérastase qui doit sortir prochainement, sur une étude d’un meuble de rangement pour LP (encore au stade du prototype) et sur un nouveau flacon pour Redken.
    Parallèlement, je réfléchis aussi à une gamme d’objets en bois pour une nouvelle maison d’édition française qui sera présentée lors du prochain salon Now Design à Vivre, aussi sur du mobilier pour enfants (lit et bureau) dans un cadre plus ouvert de recherche d’éditeur.

    Combien de personnes compte votre agence (ou le service dans lequel vous travaillez)?
    Je travaille seul le plus souvent. Mais je fais régulièrement appel à un graphiste pour les projets de flaconnage de parfum où de packaging. En effet, dans ce type de contexte, il me semble vraiment opportun d’associer dès le début le design et le graphisme.

    Quelle est votre méthode de création habituelle?
    Je travaille quasiment toujours dans un processus de commandes où j’essaie d’intervenir le plus en amont possible au niveau du brief.
    Je m’attache avant tout à ce que les bonnes questions soient posées dès le départ, de manière à avoir un déroulé fluide du projet. Puis j’essaie de créer rapidement une relation de confiance avec le client. Je prône pour un esprit d’équipe où tout le monde est au service du projet en maintenant un maximum d’échanges et de communication entre les différents acteurs.
    Je veux à tout prix à éviter la relation frontale commanditaire/designer, souvent adoptée de prime abord par les équipes marketing où dans les contextes d’appel d’offres.

    Fréquentez-vous les blogs et sites Internet consacrés au design, et si oui lesquels?
    J’avoue avoir une grosse consommation de blogs et de webzine tant sur le design que sur la culture Geek, les nouvelles technologies, l’art, la cuisine, l’actualité, etc. En fait, tout ce qui peut me nourrir ou m’inspirer dans la pratique de mon métier.
    Entre autres: dezeen, mocoloco, trendsnow, the dieline, gizmodo, rue89, la stratégie du design, so food so good…

    Y a-t-il un ou plusieurs designers, ou créateurs, qui vous inspirent au quotidien?
    Certainement Naoto Fukasawa pour l’humilité, la simplicité et pourtant la puissance de ses propositions. Mais aussi Ron Arad qui pour moi est l’un de ceux qui dessine les plus belles courbes dans l’espace.

    S’il y avait une chose à changer dans le design?
    La façon dont on parle du design dans les médias et comment il est expliqué au grand public.
    Celle-ci me semble le plus souvent réductrice, superficielle, et en plus accompagnée d’un manque cruel d’esprit critique.

    Quelle est la commande que vous aimeriez vous voire confier?
    Le design des objets du quotidien pour un film de Science Fiction.

    De votre point de vue, le métier de designer est-il enviable aujourd’hui?
    C’est un métier que vous pouvez réellement façonner à votre pratique et à votre feeling.
    Vous pouvez choisir votre outil de travail (dessin, ordinateur, maquettes, etc.), vos moyens d’expressions, les terrains que vous voulez explorer, même le statut professionnel est très diversifié (en indépendant, en interne, en agence, en autoédition, etc.). On jouit d’une vraie liberté dans la manière de pratiquer le design aujourd’hui.

    Pour finir, un livre, un site Internet, un film, une découverte récente… que vous auriez envie de partager avec nous?
    Le livre HHhH de Laurent Binet (édition Grasset), à la fois un roman et un livre d’histoire qui raconte l’assassinat de Reinhard Heydrich (le titre signifie: “Himmlers Hirn heißt Heydrich”, soit, en français, “le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich”).

    Quelques projets d’Adrien Haas:

    Flacon de parfum “Higher” pour Dior.


    Flacon de parfum “Illusion” pour Michel Klein.


    Packaging pour Redken 5th Avenue NYC.


    Playball, pot mou pour L’Oréal Professionnel.


    Gamme d’écrans plats pour Packard Bell.


    Table “Sisko”, plateau rotomoulé, pieds et platines chromés. Edition Beef.


    Sextoy “Glossy” en verre acrylique, pour Yoba.


    Colonne de présentation et de stockage pour L’Oréal Professionnel.


    Merchandising Série Nature. Colonne stockeuse et Glorifier, pour L’Oréal Professionnel.


    Collection « Les Mousquetaires » – gamme de boites de rangement universel pour le bureau éditées par Y’a pas le feu au lac.

    Photos © Adrien Haas.

    Pour en savoir plus: www.adrienhaas.com

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