• « Ne plus dessiner »

    Jusqu’au 2 janvier 2012, le Centre Pompidou présente l’exposition « Ne plus dessiner », dévoilant la production du designer français Marin Szekely durant ces quinze dernières années.

    Lorsqu’il décide, en 1996 (plus de dix ans après avoir imaginé sa fameuse et sculpturale chaise longue Pi) de ne plus dessiner, le designer Martin Szekely souhaite en fait s’éloigner de toute forme de « signature » esthétique, et rechercher une nouvelle forme d’évidence dans ses projets.

    « « Ne plus dessiner », c’est sans aucun doute signifier un retrait face à l’emballement de la consommation effrénée de biens et de signes mais c’est plus profondément, et en premier lieu, le refus de mettre en avant son moi, sa propre subjectivité; c’est faire le choix de ne plus s’appuyer sur celle-ci en tant que moteur de la création. »
    Françoise Guichon, commissaire de l’exposition.

    Organisée en deux salles qui se font face, la scénographie de l’exposition, particulièrement réussie, plonge le visiteur dans une ambiance sombre et enveloppante, tout en l’invitant à s’approcher des objets pour mieux les comprendre. Car le travail de Martin Szekely, refusant toute forme de surenchère formelle, s’apprécie dans les détails et dans la durée, après un certain temps d’observation.

    Un exemple: lorsqu’il conçoit l’étagère Tino, il procède de manière empirique, en déplaçant et retirant progressivement le nombre de tiges verticales afin de parvenir au nombre juste d’éléments qui permettent d’assurer la stabilité de l’objet. C’est cela, notamment, qui explique que toutes les tiges sont légèrement décalées les unes par rapport aux autres.

    En s’affranchissant du dessin, le designer laisse non seulement de côté d’éventuels « tics » formels, mais il met aussi à plat une méthode lui permettant de produire des objets desquels se dégagent toujours une grande simplicité et une certaine forme d’essentialité.

    Les projets semblent ainsi parfois même s’élaborer par eux-mêmes, comme mus par leur propre force (comme par exemple l’étagère T5, dont le décalage entre deux colonnes est provoqué par la forme triangulaire de la petite pièce de jonction).

    L’exposition du Centre Pompidou présente non seulement une vingtaine de meubles du designer, mais aussi autant de produits industriels, organisés dans une petite vitrine séparée. Car il ne faut pas oublier que Martin Szekely, en plus des objets décrits ci-dessus, est également l’auteur des verres Perrier ou Heineken, de mobiliers urbain pour Decaux ou de packagings pour la cosmétique…

    Pour découvrir plus en détail cette exposition, vous pouvez visionner cette courte vidéo, que nous avons réalisée sur place.


    Etagère Tino. Aluminium, acier, Nextel. Edition limitée à 8 ex. + 2 EA + 2 prototypes. Galerie kreo, 2009. Photo © Rossana Nencioni.


    Etagère T5. Aluminium, Nextel. Edition limitée à 8 ex. + 2 E.A. + 2 prototypes par modèle (T2, T3, T5). Galerie kreo, 2004. Photo © Fabrice Gousset.


    Verre Perrier, 1996.


    Fourchette, couteau et cuillère Ténéré. Argent ou acier. Christofle, 2003.


    Grande Specchio, cadre numérique. Matière plastique, métal. Parrot, 2009.

    Si le sujet vous intéresse, vous pouvez également consulter le dossier très complet mis en ligne par le Centre Pompidou, sur le site www.centrepompidou.fr.


    2 commentaires

    1. Urgent : à ne pas rater… en 2011, Martin Szekely | Blog de Tony Lemale dit:

      [...] à La revue du Design pour cette vidéo de l’exposition [...]

    2. Urgent : à ne pas rater… en 2011, Martin Szekely | Le Blog de Tony Lemâle dit:

      [...] à La revue du Design pour cette vidéo de l’exposition [...]

    Laisser un commentaire