• [INTERVIEW] : Cézame Music Agency célèbre le centenaire du Bauhaus en musique

    L’année 2019 célèbre le centenaire du Bauhaus. Si les manifestations, émissions, expositions se multiplient, l’agence spécialisée dans la musique à l’image Cézame Music a souhaité revenir sur le mouvement Bauhaus à travers son influence sur le monde musical. Pour cela, l’agence a créé deux playlists : l’une pour replacer le Bauhaus dans son contexte historique, la seconde devant représenter l’héritage du mouvement de nos jours. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Frédéric Leibovitz, à l’initiative de cette approche originale, pour lui poser quelques questions sur l’influence du Bauhaus dans le monde musical, et sa vision du design plus généralement. Interview :

    Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?
    Je suis éditeur de musique, fondateur de Cézame Music Agency, spécialisée dans la musique pour l’audiovisuel : cinéma, documentaire, publicité, web etc. Cézame Music Agency fonctionne de la même manière qu’une agence d’images comme peut l’être Magnum. Nous possédons une base de données de musiques enregistrées de tous genres dont nous cédons les droits en fonction des types d’utilisations.
    Nos revenus proviennent d’une part de ces licences d’utilisation, et d’autre part, des droits de diffusions par la télévision ou la radio.
    Nous sommes présents dans une vingtaine de pays, soit par l’intermédiaire de représentants locaux, par exemple aux USA, au Japon ou en Scandinavie, soit par nos filiales, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Chine.
    J’ai commencé à m’intéresser à la musique pour l’image au début des années 80 après avoir été éditeur de chansons. Cézame Music Agency a été créée en 2008. J’avais auparavant fondé et animé Koka-Media, marque de référence dans le domaine de la librairie musicale et aujourd’hui propriété du groupe Universal.

    Votre domaine d’activité est donc assez éloigné du design tel que l’on l’entend, comment vous est venue l’idée de célébrer « en musique » le centenaire du Bauhaus?
    Quand j’ai commencé à m’intéresser à la musique pour l’image par la voie de la librairie musicale – qui avait à l’époque une très mauvaise réputation puisque fréquemment dénommée musique au mètre ou musique de stock -, j’ai immédiatement pensé, et c’est peut-être en partie ce qui a motivé mon orientation, qu’existait un lien, une analogie, entre le design tel que préconisé par Walter Gropius et une forme d’édition moderne et novatrice comme l’est aujourd’hui Cézame : rendre accessibles à tous des musiques de qualité, non pas, dans notre cas, produites en série mais simplement destinées au professionnels de l’audiovisuel dans leur usage quotidien.
    Ce qui différencie notre activité par rapport à celle de la musique dite du commerce, c’est-à-dire produite pour le grand public, est la destination ; c’est-à-dire ce pour quoi la musique est conçue.

    Pourquoi avoir imaginé deux playlist consacrées à ce mouvement fondateur?
    Outre un profond attachement personnel pour le mouvement, j’ai pensé que le centenaire du Bauhaus que nous fêtons cette année donnerait lieu à des émissions de télévision, de radio ou à des documentaires. Nous avons tenté dans la première playlist, The Bauhaus in its Time, de replacer son avènement dans le contexte de l’époque en Allemagne, et dans la seconde, L’Esprit du Bauhaus Aujourd’hui, d’imaginer ce que pourrait être l’extension actuelle de ses principes fondateurs.

    Selon vous, ce mouvement a-t-il eu une grande influence sur la création musicale?
    Selon moi, Kraftwerk, que je considère comme les initiateurs du mouvement electro, ont largement puisé leur esthétique visuelle dans celle du Bauhaus. Leurs premiers visuels ne sont pas sans rappeler Laszlo Moholy-Nagy et El Lissitsky, tous deux très proches du mouvement. Par construction, je pense que leur parti pris musical a aussi subit cette influence. A vérifier peut-être ?

    Pour aller plus loin, dans votre environnement quotidien, quel est l’objet, le site Internet, l’interface, le service… que vous trouvez le plus pratique?
    Google bien entendu. Rendre accessible la connaissance en quelques mots. C’est une révolution considérable. Indubitablement. C’est cette volonté d’accessibilité à la musique qui m’anime depuis le lancement de notre moteur de recherche. Toute modestie mise à part…

    Et si vous étiez designer, quel est le premier projet que vous aimeriez vous voir confier?
    J’ai une telle admiration pour des personnages tels que Jean Prouvé, Gino Sarfatti ou Ettore Sottssas, que j’ai beaucoup de mal à imaginer que l’on puisse me confier un tel projet. Je crois faire une sorte de design avec la musique… mais peut-être un luminaire ?

    Et pour finir, quel conseil donneriez-vous aux designers qui auraient à concevoir des produits, interfaces, services… à votre attention?
    Partir de la fonction. Si c’est pratique c’est beau non ? =)

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    Pour écouter ces playlists : rendez-vous ici pour la version d’époque, et ici pour la version contemporaine.

    Sur le même thème, retrouvez plus de projets en visitant notre rubrique portraits et interviews.

    https://www.cezame-fle.com/

    https://www.cezame-fle.com/playlist/137535/the-bauhaus-in-its-time.html?fbclid=IwAR2bZ9hn7dn0DWGnQn7EpBpi8ZTqqK40pqbdl6bwGV1CwRtxFrF7GxGmpJM

    https://www.cezame-fle.com/playlist/137537/l-esprit-du-bauhaus-aujourd-hui.html

    [INTERVIEW] : Cézame Music Agency célèbre le centenaire du Bauhaus en musique

    L’année 2019 célèbre le centenaire du Bauhaus. Si les manifestations, émissions, expositions se multiplient, l’agence spécialisée dans la musique à l’image Cézame Music a souhaité revenir sur le mouvement Bauhaus à travers son influence sur le monde musical. Deux playlists ont été créées, l’une pour replacer le Bauhaus dans son contexte historique, la seconde devant représenter l’héritage du mouvement de nos jours. Nous avons eu le plaisir de rencontrer Frédéric Leibovitz, à l’initiative de cette approche originale, pour lui poser quelques questions sur l’influence du Bauhaus dans le monde musical. Interview :

    Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs?

    Je suis éditeur de musique, fondateur de Cézame Music Agency, spécialisée dans la musique pour l’audiovisuel : cinéma, documentaire, publicité, web etc. Cézame Music Agency fonctionne de la même manière qu’une agence d’images comme peut l’être Magnum. Nous possédons une base de données de musiques enregistrées de tous genres dont nous cédons les droits en fonction des types d’utilisations.

    Nos revenus proviennent d’une part de ces licences d’utilisation, et d’autre part, des droits de diffusions par la télévision ou la radio.

    Nous sommes présents dans une vingtaine de pays, soit par l’intermédiaire de représentants locaux, par exemple aux USA, au Japon ou  en Scandinavie, soit par nos filiales, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Chine.

    J’ai commencé à m’intéresser à la musique pour l’image au début des années 80 après avoir été éditeur de chansons. Cézame Music Agency a été créée en 2008. J’avais auparavant fondé et animé Koka-Media, marque de référence dans le domaine de la librairie musicale et aujourd’hui propriété du groupe Universal.


    Votre domaine d’activité est donc assez éloigné du design tel que l’on l’entend, comment vous est venue l’idée de célébrer « en musique » le centenaire du Bauhaus?

    Quand j’ai commencé à m’intéresser à la musique pour l’image par la voie de la librairie musicale – qui avait à l’époque une très mauvaise réputation puisque fréquemment dénommée musique au mètre ou musique de stock -, j’ai immédiatement pensé, et c’est peut-être en partie ce qui a motivé mon orientation, qu’existait un lien, une analogie, entre le design tel que préconisé par Walter Gropius et une forme d’édition moderne et novatrice comme l’est aujourd’hui Cezame : rendre accessibles à tous des musiques de qualité, non pas, dans notre cas, produites en série mais simplement destinées au professionnels de l’audiovisuel dans leur usage quotidien.

    Ce qui différencie notre activité par rapport à celle de la musique dite du commerce, c’est-à-dire produite pour le grand public, est la destination ; c’est-à-dire ce pour quoi la musique est conçue.

    Pourquoi avoir imaginé deux playlist consacrées à ce mouvement fondateur?

    Outre un profond attachement personnel pour le mouvement, j’ai pensé que le centenaire du Bauhaus que nous fêtons cette année donnerait lieu à des émissions de télévision, de radio ou à des documentaires. Nous avons tenté dans la première playlist, The Bauhaus in its Time, de replacer son avènement dans le contexte de l’époque en Allemagne, et dans la seconde, L’Esprit du Bauhaus Aujourd’hui, d’imaginer ce que pourrait être l’extension actuelle de ses principes fondateurs.

    Selon vous, ce mouvement a-t-il eu une grande influence sur la création musicale?

    Selon moi, Kraftwerk, que je considère comme les initiateurs du mouvement electro, ont largement puisé leur esthétique visuelle dans celle du Bauhaus. Leurs premiers visuels ne sont pas sans rappeler Laszlo Moholy-Nagy et El Lissitsky, tous deux très proches du mouvement. Par construction, je pense que leur parti pris musical a aussi subit cette influence. A vérifier peut-être ?

    Pour aller plus loin, dans votre environnement quotidien, quel est l’objet, le site Internet, l’interface, le service… que vous trouvez le plus pratique?

    Google bien entendu. Rendre accessible la connaissance en quelques mots. C’est une révolution considérable. Indubitablement.

    C’est cette volonté d’accessibilité à la musique qui m’anime depuis le lancement de notre moteur de recherche. Toute modestie mise à part…

    Et si vous étiez designer, quel est le premier projet que vous aimeriez vous voir confier?

    J’ai une telle admiration pour des personnages tels que Jean Prouvé, Gino Sarfatti ou Ettore Sottssas, que j’ai beaucoup de mal à imaginer que l’on puisse me confier un tel projet. Je crois faire une sorte de design avec la musique… mais peut-être un luminaire ?

    Et pour finir, quel conseil donneriez-vous aux designers qui auraient à concevoir des produits, interfaces, services… à votre attention?

    Partir de la fonction. Si c’est pratique c’est beau non ? =) :

    Sur le même thème, retrouvez plus de projets en visitant notre rubrique portraits et interviews.

    http://www.larevuedudesign.com/category/portraits-et-interviews/

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