• Objets d’exception et design « de galerie »

    Par Alexandre Cocco.

    S’il est historiquement lié à l’industrie, le design possède, en France notamment, une longue tradition de dialogue avec les arts décoratifs. En choisissant de mettre en valeur des pièces issues de collaborations entre des designers et des artisans d’art, le VIA démontre que cette émulation est toujours bel et bien vivante, et qu’elle est caractéristique du développement d’un nouveau type de design, dit « de galerie ».

    L’exposition, intitulée Objets d’exception: design et métiers d’art, présente jusqu’au 13 novembre prochain une soixantaine de meubles, luminaires ou objets aux matériaux nobles et aux qualités de finitions irréprochables.

    Les esprits taquins s’interrogeront – peut-être à raison – sur le prix de ces pièces. D’autres penseront qu’il s’agit davantage d’artisanat que de design à proprement parler, dans la mesure où l’on flirte souvent avec la pièce unique. Tous n’auront que partiellement raison, car à trop catégoriser, on en finirait presque par éluder la capacité des disciplines créatives à s’affranchir des frontières que l’on cherche parfois à leur assigner.

    Il serait par ailleurs regrettable que les designers n’aient pas l’occasion de le revisiter le savoir-faire historique que la France possède dans le domaine des arts décoratifs et des métiers d’art. Ce faisant, ils s’inscrivent dans une tendance plus large, qui consiste en une expansion du design « de galerie » et de séries limitées.

    En témoignent, par exemple, le succès de manifestations telles que Design Miami/Basel, ou encore le développement plus ou moins récent de galeries telles qu’Ymer et Malta, la Coming Soon galerie, la Tools galerie, la NextLevel Galerie, la Fat Galerie, la Galerie Gosserez, etc.

    Ces structures ont, depuis plusieurs années, redéfini en partie le champ d’intervention du design, en créant une offre et un marché nouveaux. Elles ont également permis à bon nombre de projets de voir le jour, en mettant notamment en valeur le travail de jeunes créateurs.

    Dans le même temps elles participent par ailleurs, c’est ce que montre parfaitement l’exposition du VIA, à la revitalisation de l’artisanat et des métiers d’art français. Qui s’en plaindrait?

    Cet article est également paru, dans une version légèrement plus longue et illustrée, dans le magazine d’A n°202 (octobre 2011).

    Plus d’informations sur le site www.via.fr.



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