• “L’objet en question(s)” : La structure Mara par Guillaume Thireau

    La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs : l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, c’est le designer et artiste Guillaume Thireau qui nous présente sa structure Mara, un élément de mobilier modulaire réalisé en chêne et s’inspirant de la charpente traditionnelle. Interview :

    Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?
    Mara est une structure modulable suivant les envies, les environnements ou l’esthétique recherchée. Elle peut devenir, tabouret, banc, console, étagère, cloison… L’ensemble est en bois de chêne, composé d’éléments structurels et de plateaux. Il est inspiré de l’univers de la charpente traditionnelle, où des sections importantes de chêne s’entremêlent pour venir former le socle de la toiture, mais aussi une entité sculpturale sous un autre angle.

    Comment ce projet vous a-t-il été confié?
    Ce projet Mara a été conçu lors d’une résidence artistique (Habiter là #5 – Pré-en-Pail (53) – 2021). Mais c’est une idée qui me trottait en tête depuis un certain temps que j’avais plus ou moins eu le temps de développer.

    Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?
    Il n’y a pas eu vraiment de contraintes lors de ce projet car j’étais plutôt libre, de plus c’est une pièce auto produite alors concernant les matériaux, les finitions, la forme du projet, des détails, il y a eu beaucoup de choix à faire mais pas de réelles contraintes.

    Quel était votre concept ou votre idée de départ?
    L’idée de départ était le fait de pouvoir créer une structure modulable pour de multiples usages, en empilant ou composant des formes et surfaces. C’est quelque chose qui me trottait en tête depuis un certain temps, avec plusieurs pistes de développement, mais toujours avec cette prédominance pour les formes par révolution, car elles sont façonnées au tour à bois.

    Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?
    L’empilement de formes que je recherchais pour mon projet m’a rapidement mené sur le travail et le rapport à la matière de Constantin Brancusi. Après une réflexion autour de la volumétrie et les rapports de proportions ainsi que l’aspect modulaire, j’en suis venu à la réalisation d’un jeu de quatre formes complémentaires. Ces formes en révolution permettent une infinité de combinaisons, pouvant alléger ou durcir l’effet visuel suivant les envies. Le bois est apparu comme une évidence pour la réalisation de l’ensemble, car il permet de créer ses formes solides en révolution de façon assez simple au tour à bois. Il y a eu ensuite une recherche de finition pour mettre en valeur ce travail du bois, cette teinte noire est obtenue par réaction chimique du tanin présent dans le bois de chêne après une oxydation volontaire. Les plateaux sont eux simplement huilés pour obtenir un contraste.

    Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?
    Le projet étant une proposition et un travail volontaire, il n’y a pas eu d’interlocuteur.

    Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?
    Il n’y a que deux personnes impliquées dans la réalisation du projet, moi-même et mon père menuisier qui a réalisé les plateaux.

    Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?
    La seule difficulté qui a pu se présenter lors du projet a été au niveau de l’assemblage des éléments. Au fur et à mesure que l’on superpose les éléments on monte en hauteur et donc la structure devient alors un kapla géant, un morceau tombe tout s’écroule. L’enjeu était donc de réussir à trouver un assemblage mécanique assez simple et résistant pour solidifier les éléments lors du montage quel que soit les configurations.

    Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?
    Ce fut un projet assez rapide, l’idée me trottait dans la tête depuis plusieurs mois, mais le développement a commencé en octobre 2020 pour une finalisation du projet en février 2021.

    Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?
    Il est encore un peu tôt pour avoir du recul par rapport à ce projet, mais des déclinaisons pourraient être développées.

    Et pour finir, où en est ce projet?
    Le projet est actuellement dans une phase de présentation au public à travers des temps d’expositions et en cours de contact auprès de galeries pour le commercialiser.

    Pour découvrir plus de travaux de Guillaume Thireau, visitez son site internet et son compte Instagram.

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