• “L’objet en question(s)” : la collection Névé de l’atelier BL119

    La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs : l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’échanger avec le duo de designers Grégory Blain et Hervé Dixneuf. Tous deux diplômés de l’ESAD de Saint-Etienne, ils ont débuté leur collaboration au sein de l’Atelier BL119 en 2007. Ils nous présentent leur collection de mobilier Névé, composée d’une console, d’une table basse et d’un bout de canapé qui jouent sur les notions de constructivisme.

    Interview :

    Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots ?

    Ces mobiliers d’appoints sont un ensemble de tablettes, de surfaces. Trois objets ont été dessinés: un bout de canapé, une console et une table basse.
    Ces petits meubles ont une construction orthogonale et leurs piètements jouent sur une notion de constructivisme.
    Des coupes ont été créées dans les plateaux pour donner une dynamique et faciliter leur agencement. Le marbre vient souligner la forme de chacun des plateaux et le piètement utilise une couleur de la veine du marbre.

    Comment ce projet vous a-t-il été confié ?
    Ce projet est au départ une création spontanée d’un ensemble de mobiliers d’appoints recouvert d’un plateau en marbre.
    Cette série est née d’un dessin que nous avons matérialisé en réalisant des maquettes.
    Nous avons ensuite proposé cette gamme de mobilier à un éditeur qui a décidé de son développement.

    Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet ?
    Les enjeux du projet étaient de pouvoir garder les premières intentions et de trouver la bonne combinaison entre les piètements en bois et les plateaux en marbre.
    Il a notamment été nécessaire de trouver les bonnes associations de couleur avec chaque pierre.
    Les contraintes ont également été de trouver un équilibre et une finesse entre les différentes sections en bois et l’agencement de chacun des piétements.
    Le fait de travailler des structures orthogonales en utilisant un double pied et un assemblage utilisant la largeur des montants nous a permis de travailler sans bras de force.
    Il a fallu aussi trouver le bon compromis en terme de matériau et de finitions avec l’éditeur, tout en restant dans du mobilier haut de gamme.

    Quel était votre concept ou votre idée de départ ?
    L’idée de départ était de travailler un ensemble de mobilier dont le piètement en bois serait recouvert d’un plateau minéral.
    Nous avons voulu que ce plateau vienne épouser la forme de chaque mobilier créant comme une nappe venant les recouvrir.
    Il était également intéressant de travailler une dissymétrie dans l’agencement des pieds pour créer une dynamique à l’ensemble.

    Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux ?
    La gamme Névé a revêtu ces formes car nous souhaitions créer des objets simples, efficaces mais qui gardent une expression sculpturale.
    A cette période, nous étions en train de développer une recherche autour d’objet et de mobilier en marbre avec le projet « Pile ». Cela nous a donné l’envie de développer un mobilier combinant bois et marbre où la structure du plateau en bois et son plateau répondent à la pierre travaillée simplement en plaque avec une coupe droite.
    Pour ce projet, nous avons sélectionné deux types de marbre : le marbre blanc de Carrare et le Breccia Maritima.

    Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer ?
    Nos interlocuteurs avec l’éditeur ont été essentiellement la directrice des collections et son équipe de développement des nouveaux projets.

    Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet ?
    Nous avons mené ce projet en interne et avec les responsables du département développement de l’éditeur et deux entreprises externes pour la réalisation de la partie bois et marbre.
    Nous ne savons pas exactement combien bien de personnes ont pu être mobilisées pour ce projet.


    Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées ?
    La difficulté de ce projet a été sa durée de développement qui s’est étendue sur deux années.
    Différents prototypes avaient été réalisés pour obtenir le bon compromis entre les proportions, le positionnement des piètements et leur équilibre.
    Les remaniements ont ralenti le projet et ont malheureusement abouti à un abandon de l’éditeur.

    Nous avons repris le projet par la suite car nous souhaitions lui trouver un second souffle et un aboutissement. Une nouvelle lecture apportée notamment par le changement de teinte des piètements avec une correspondance avec les couleurs des plateaux a permis de lui donner un second souffle.

    Sur combien de temps s’est déroulé ce projet ?
    Trois années ont été nécessaires pour mettre en place ce projet.
    Le projet c’est tout d’abord développé avec l’éditeur sur plus de deux années avec différents changements.
    Par la suite, il a fallu également laisser du temps pour que ce projet soit réinvesti au sein du studio pour l’aboutir et lui trouver une réponse pertinente.

    Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet ?
    Nous souhaiterions développer toute la gamme dans une même teinte et avec une même pierre.
    Cela permettrait de créer un ensemble plus juste et en le limitant à une pierre et une seule couleur.

    Et pour finir, où en est ce projet ?
    Aujourd’hui, nous avons décidé de promouvoir ce projet car nous souhaitons le mettre en avant et envisager sa commercialisation avec un nouvel éditeur.

    Photographies : © Atelier BL119

    Pour découvrir plus de travaux de l’atelier BL119, visitez son site internet.

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