• Mobi

    L’agence de design InProcess, qui s’est fait une spécialité de l’innovation basée sur l’observation des usages, vient de concevoir un nouveau chariot de grande distribution pour l’enseigne Carrefour. Intitulé Mobi, celui-ci est considéré comme une plateforme plus ouverte que les anciens caddies en métal, permettant notamment de ranger directement ses courses dans les sacs du distributeur.

    Plus souple, plus maniable et plus écologique, l’image du traditionnel et imposant chariot s’efface ainsi derrière un objet plus flexible.

    Il était en effet temps, nous dit l’agence, que le chariot « soit repensé en profondeur pour prendre en compte les évolutions de nos modes de vie et faciliter le rituel des courses. » Le chariot devient ainsi un support souple et modulable pour les sacs recyclables, et il renonce au modèle du contenant fourre-tout qui ne s’adapte au final ni à l’utilisateur ni à ses différentes courses.

    Mobi possède par ailleurs deux niveaux facilement accessibles, permettant d’accrocher ses sacs sans effort sur le portant central, et de placer les objets lourds ou encombrants sur la plateforme basse.

    Pouvant accueillir au maximum de 5 sacs, ce chariot est également caractérisé par quelques détails ergonomiques supplémentaires :
    - Des crochets permettant de suspendre les achats du rayon textile.
    - Des poignées latérales pour les enfants.
    - L’espace faisant directement face à l’utilisateur est quant à lui utilisé pour lui permettre de déposer sa liste de courses, ou accéder à un lecteur portable de codes-barres, au plan du magasin…

    Si le travail de cette agence vous intéresse, vous pouvez également consulter l’échange que nous avions eu avec son directeur, Christophe Rebours, au sujet de leur chargeur de piles POM, ou encore visiter leur site Internet: www.inprocess.fr.


    15 commentaires

    1. es dit:

      Ok donc mettons, j’achète des oeufs, de la salade, diverses choses fragiles. Pendant mes courses je dois penser à les répartir sur le dessus des sacs. Puis j’arrive à la caisse, je sors ces produits en premier vu qu’ils étaient sur le dessus. Enfin je dois tout re-ranger dans mes sacs en inversant l’ordre dans lequel le caissier a passé mes produits… Sérieusement, messieurs-dames de l’agence inprocess, vous avez déjà fait les courses ???

      Ah, et les poignées latérales pour les enfants, c’est pour qu’ils fassent du ski nautique derrière le chariot ?

    2. La Revue du Design dit:

      Bonjour Es,

      N’est-ce pas déjà le cas actuellement ? (le fait de voir ses tomates constamment écrasées par les packs d’eau). Ici, je trouve que du fait qu’il y ait plusieurs sacs accessibles, il est déjà possible de faire un « pré-tri » qui me semble assez malin. Il faudra cependant éviter, comme à présent, d’acheter ses oeufs ou ses tomates en premier.

      L’idée d’un petit contenant pour « produits fragiles » (vos oeufs et mes tomates par exemple), aurait cependant été, c’est vrai, une bonne idée…

      Concernant pour les poignées latérales, votre remarque m’a bien fait rire :-D . Je pense plus sérieusement que cela permet aux enfants de tenir le chariot pendant que leurs parents font les courses, ce qu’ils font me semble-t-il assez souvent (pour l’expérimenter régulièrement).

      PS: j’ai bien reçu votre email, j’y réponds demain ;-)

      AC

    3. Alain dit:

      Très bien. Maintenant qu’il ont fait un chariot pour bobos qui ont le temps d’aller faire les courses plusieurs fois par semaine, ( pourquoi, il n’est pas vert?) ils pourraient faire un chariot pour ménagères qui va à Carrefour pour le prix, qui ont plusieurs enfants pas sages, et qui vont seulement une fois par semaines faire leurs courses.

      Mais les roues sont biens.

      PS; Carrefour l’a fait produire en quantité? Voilà l’info qu’il me faut.

    4. es dit:

      Les tomates écrasées : effectivement c’est déjà le cas, mais quitte à améliorer le concept du chariot, autant régler ce point non ?
      En fait il serait bon de savoir si les concepteurs se sont basés sur des vrais retours client ou sur l’expérience personnelle de quelqu’un qui n’achète jamais de tomates ;-)

    5. Alberto dit:

      C’est bien de faire appel à des psychologues, les sociologues etc..Encore faut-il qu’ils connaissent le terrain. Et qu’ils soient allés faire des courses en famille chez carrefour.

    6. maupado dit:

      Sinon, c’est sensé accompagner les usages, ou plutôt les diriger? Quelles que soient les justifications, n’empêche, tu regardes le caddie nu, déjà t’en fais pas grand chose. Et ce que tu fais avec, c’est comme le monsieur a dit qu’il faut faire (et au passage, acheter les sacs qui vont bien) alors que moi, j’aime imaginer la stratégie pour pas tout écrabouiller.
      Et puis c’est sacrément moche, quand même!
      Bon, la brouillade à la tomate, c’est excellent. Pas trop salée quand même.

    7. Clément dit:

      @Alberto

      C’est très mal connaître la sociologie et les sociologues d’avancer qu’ils ne connaissent rien au terrain.

    8. Alberto dit:

      je ne mets pas en cause ton expérience du terrain qui te permet d’avancer que les sociologues connaissent le terrain de manière exploitable pour les designers.
      Tu as financé et exploité en design quel type d’analyse sociologique?

      Autrement j’ai quelques difficultés à imaginer qu’un sociologue, pour des raisons perso ou pro, prenne sa voiture un samedi pour se rendre à quelques km dans en Carrefour, faire le plein pour la semaine avec son caddy, s’engager dans un couloir de caisse, saisir ses 4 ou 5 packs d’Evian posés ( c’est possible? ) sur le plateau bas. L’accès est possible pour les packs situés du côté opposé dans un couloir caisse ici? Les poser sur le plateau caisse, les reposer sur le plateau bas. Vider et reremplir ses sacs etc…
      Question usage et vitesse!!

      La seule bonne « idée » me paraît être les crochets à sacs. Les mettre à l’intérieur des caddy existant et à l’avant et à l’arrière extérieurement.

      NB: Et à condition que l’objectif des managers de Carrefour était bien un nouveau caddy. Vu les problèmes financiers de Carrefour, l’objectif pourrait être simplement de montrer aux dirigeants et actionnaires qu’ils bossent pour résoudre les baissent des ventes. C’est quand la prochaine assemblée générale?

    9. vincent dit:

      Bonjour,
      au regard des photos de ce chariot, il semble plus petit qu’un chariot de taille standard.
      je pense qu’il faille également prendre en compte le critère économique, un modèle de supermarché coute 4 ou 5000 de mémoire.
      Celui ci permet donc de baisser les coûts d’achat, de le rendre modulable, et de faire consommer d’une certaine facon en forcant le client à acquérir des sacs pour agencer ce dernier (qu’il va renouveller également la manière d’un Appli sur un ordinateur), cela vient un consommable.
      Vincent

    10. Alberto dit:

      Il est plus petit, on peut mettre moins de produits dans les sacs. Plus de temps aux caisses donc cout des caissières à augmenter. Donc les acheteurs achéteront moins et il faudrait payer plus pour les caissières.
      Et tout cela alors que les ventes de Carrefour baissent déjà!

      Le design n’est pas une fin en soit. C’est seulement les air designers qui pensent que le design est une fin en soit.
      Ce produit n’a aucune chance. Le produire n’est pas l’objectif. Si il y a un objectif, il est autre.

    11. La Revue du Design dit:

      @Alberto: attention, l’excès d’optimisme vous guette !

      Quant à votre commentaire, j’aurais presque envie de dire « êtes-vous certain de ce que vous avancez? » après chacune de ses phrases…

      Je vous rappelle que ce blog est ouvert à toutes les remarques et tous les avis… du moment qu’ils tentent d’être objectif et essaient d’autres voix que le dénigrement compulsif.

      En résumé, des critiques oui, des grincheux non !

      Merci

    12. Alberto dit:

      Si tu es designer tu dois savoir le nombre de pistes créatives, de projets envisagés pour un seul qui atteind l’usager.
      Ceux qui ne le savent pas doivent imaginer que le monde professionnel est composé de grincheux et de dénigreurs compulsifs. Critiquer les critiques doit aussi être argumenté n’est-ce pas?
      Est-ce que tu affirmes que ce caddy peut contenir autant de produits que celui qui existe?
      Puisque il me faut être plus précis. Regarde bien le plateau bas. A la place des bouteilles de lait est-ce que un pack de 6 Evian passe? Combien de pack de bouteille d’Evian on peut mettre sur le plateau bas? Quelle est ton idée sur le nombre de packs de boissons une famille de 4 doit acheter le samedi pour la semaine? C’est 2 à 3 fois plus que ce que l’on voit ici.
      C’est pas un caddy familliale. Alors que ceux qui vont à Carrefour c’est pour faire des économie sur la quantité.
      Même remarque pour les sacs.
      Quant aux ventes de Carrefour. Avec le reflexe professionnel d’aller chercher l’info sur internet, je n’ai pas besoin de t’apporter des preuves. C’est une info cunnue de tous.
      En retour j’attends avec beaucoup d’interêt tes commentaires sur les avantages de ce caddy par rapport à celui qui existe.

    13. Pascal Pompéi de Warrens dit:

      Bonjour,
      Je m’appelle Pascal Pompéi et suis le design manager d’InProcess, en charge de l’équipe qui a conçu le chariot Mobi.
      Je lis avec plaisir que le sujet suscite de nombreuses réactions et je me propose de contribuer au débat. L’idée n’est pas de jouer à l’optimiste ni au grincheux, mais d’éclairer objectivement sur notre méthode, nos choix et l’ambition de Carrefour pour ce projet passionnant pour un designer.

      Quelques éléments de contexte pour démarrer… Ce projet initié par Carrefour se place dans une stratégie de donner une « liberté de choix » à leurs clients. Ne pas imposer Mobi à tous mais proposer une alternative modulable au chariot traditionnel.

      C’est un fait que l’archétype du chariot n’avait pas ou peu changé depuis 50 ans. Pourtant les usages des consommateurs, les concepts des magasins voire même la nature des produits proposés sont en perpétuelle évolution. Ce fut le point de départ de notre réflexion commune sur la direction d’innovation à proposer. Les usages des consommateurs, comment vous, nous, une maman et ses enfants le mercredi, un couple de personnes âgées, une famille le weekend, tous, nous faisons nos courses.

      Les ethnologues d’InProcess ont donc observé les usages des consommateurs dans leurs parcours quotidiens ou hebdomadaires, de chez eux à l’hypermarché, du parking à la galerie marchande, des allées du magasin aux caisses, puis retour à la maison… Pour répondre à Alberto, ils n’ont pas fait leurs courses. Ce sont des professionnels des sciences humaines qui savent éviter de projeter leurs besoins particuliers. Ils ont observé de très nombreux profils et cas de courses différents pour déceler ce que les sociologues appellent les « signaux faibles ». Ce sont ces pratiques et stratégies intelligentes des utilisateurs qui ne sont pas encore massivement adoptées par tous mais qui annoncent les nouveaux comportements de demain.
      Parmi les nombreux enseignements issus de ce terrain ethnographique, deux faits importants : le besoin de trier les achats selon leur nature ou leur destination à la maison. Et l’usage de sacs (réutilisables) par près de la moitié des consommateurs. Le sac sert déjà à trier mais le chariot actuel n’aide pas à leur manipulation (le soulever hors du chariot…) et leur organisation.
      S’ajoutait à cela un certain nombre de besoins d’un chariot « totem » que les enfants reconnaissent de loin, de chariot plus maniable, de chariot plus clair qui ne bouche pas la vue, de chariot plus durable…

      Nous avons donc décidé de concevoir Mobi comme un support facilitateur de ces usages latents.
      Ce n’est plus un bac grillagé que l’on remplit de façon anarchique mais plutôt un « portant » léger qui m’aide à gérer mes courses, à les pré-ranger et qui accepte tous les types de produits… en grande quantité. Modulable, le chariot se compose au fur et à mesure des courses par l’ajout successif de sacs, faciles à manipuler, à remplir et à agencer, au lieu de tout mettre « en vrac » dans un chariot traditionnel (plus pratique pour protéger les tomates ou les œufs).
      Mobi est une structure allégée qui s’adapte à la taille de toutes les courses grâce aux sacs.

      Nous avons accordé un soin particulier à la résolution de certains éléments clés qui sont autant de conditions de réussite pour une innovation qui doit être manipulée par tous.

      Les sacs :
      Mobi accepte TOUS les sacs.
      Même si nous avons développé des sacs Mobi avec œillets, permettant un accrochage-décrochage extrêmement aisé pour tous, des ergots plastiques sur le portant assurent la parfaite tenue de tout type de sacs traditionnels. Et les combinaisons sacs Mobi- sacs traditionnels sont bien évidemment possibles.

      Le volume de courses :
      La capacité totale maximale dépasse les 250 litres (par comparaison, le plus grand modèle de chariot existant a une capacité de 240 litres).

      La maniabilité :
      Fabriqué par Wanzl, 2nd constructeur de chariots dans le monde, Mobi a su profiter de tout leur savoir-faire technique. Je peux affirmer que c’est un vrai « plaisir de conduite » !

      Alors bien sûr, Mobi ne règlera jamais tous les problèmes de toutes les situations particulières. Mais il propose une nouvelle expérience de courses qui répond bien aux usages observés des clients de la grande distribution et facilite les courses.

      J’espère avoir répondu à quelques-unes de vos questions. Si vous souhaitez poursuivre sur un point particulier, vous pouvez me joindre sur p.pompei@inprocesslink.com, les échanges sont toujours une stimulation !

    14. La Revue du Design dit:

      Bonjour Pascal,

      Merci beaucoup pour votre message qui permet d’éclaircir quelques questions soulevées dans les commentaires, et également d’en savoir plus sur les thématiques et impératifs qui ont guidé la conception de Mobi.

      AC

    15. Alberto dit:

      Merci;

      Que les clients souhaitent trier est fort possible. Mais, que la question (trier) soit bonne ne prouve pas que la réponse soit bonne (ici des sacs suspendus). Les « humanistes » peuvent avoir de bonnes analyses théoriques mais être très pauvres dans la créativité de leurs réponses. Trop convenu dans la pensée correcte.
      Nous verrons bien si les clients de Carrefour retiennent la solution des sacs suspendus.
      Qu’en est-il de l’accessibilité des packs d’eau, tout en bas, dans les couloirs des caisses? Peut-être que les « humanistes » qui ne font pas les courses ont pensé produits et caddy, mais n’ont pas vu les couloirs de caisses?

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