• Formes

    « Formes » est le nom de la dernière exposition d’Eric Jourdan, présentée dans les murs de la Galerie Gosserez à Paris jusqu’au 7 avril prochain. Au travers d’une console (« Promenade »), d’un meuble (« Tout Miroir ») et d’un lampadaire (« Signe ») tous trois réalisés en métal laqué et placage de noyer, ainsi que d’un ensemble de vases en céramique (« Blocks »), on retrouve toute l’attention portée par le designer aux détails et aux finitions. On y lit également, en filigrane, son inspiration très « architecturale », mettant en scène les assemblages, les décalages ou les équilibres.

    « Au commencement je n’envisage jamais un objet ou un meuble dans sa globalité, je dessine un détail (un assemblage, un creux, une jonction…) qui va m’amener à un autre et un autre… Le tout est une juxtaposition d’éléments que je vais plus tard organiser… J’empile et après j’enlève. L’échelle n’a pas d’importance au début, elle se déterminera quand nous ferons des dessins cotés et j’imagine volontiers ces objets comme des constructions, des objets architecturés avec des plateaux, piliers, ouvertures, bref un langage plutôt lié à l’architecture, domaine qui me passionne. »

    « Des meubles et des objets dessinés, sans cesse, d’abord tout seul sur des carnets, du papier, sans autre interlocuteur que moi, utilisant les mêmes crayons, feutres et autres, voilà ce qui pourrait sembler quelque peu primaire ou simpliste comme système d’élaboration d’un projet d’exposition. Mais le dessin peut être une liberté ou une prison ; cela dépend où on arrête la machine infernale qui consiste à noircir des carnets entiers. C’est là qu’intervient votre interlocuteur, celui qui organise, clarifie, vous fait prendre du recul et pour cette exposition, ce fut le rôle de Marie-Bérangère Gosserez. On pourrait croire que montrer son travail dans une galerie soit une sorte d’exutoire permettant au designer de se dégager des contraintes industrielles ou commerciales (ce à quoi je suis de plus en plus confronté) mais non, le design ne se fait pas tout seul, sans dessin, sans galeriste ou sans industriel… A travers cette exposition, je veux montrer que tout ne sera toujours qu’échanges, ratures, déceptions, tensions, retours, progrès, plaisir. Je ne crois pas aux postures d’artistes ; dans notre métier tout n’est que co‐production de concepts et de FORMES ».

    Eric Jourdan

    L’exposition « Formes » d’Eric Jourdan se déroulera à la Galerie Gosserez jusqu’au 7 avril 2012.


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