• L’objet en question(s) : La collection de carafes Scissors’ Sisters par Pierre-Emmanuel Vandeputte

    La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, le designer franco-belge Pierre-Emmanuel Vandeputte nous présente son projet de carafes « Scissors’ Sisters » développé avec le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal. Interview :

    Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?

    Scissors’ Sisters est une série de trois carafes en verre soufflé de 25cl, 50cl ou 100cl.

    Comment ce projet vous a-t-il été confié?

    Né d’un défi lancé lors d’une visite au CIAV, Scissors’ Sisters étudie de plus près la technique traditionnelle du verre soufflé. J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec les maitres verriers du Centre International d’Art Verrier de Meisenthal.

    Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?

    L’enjeu principal était avant tout économique. Dessiner un objet reste simple pour le designer, mais le vendre est un autre métier. Il a fallu trouver des personnes qualifiées pour réaliser la production, tout en essayant de conserver un prix abordable.

    Quel était votre concept ou votre idée de départ?

    Le projet s’est dessiné en observant le processus de fabrication du verre soufflé. L’ouverture du verre est ici mise en valeur. En interrompant le processus à travers la réalisation d’une entaille perpendiculaire à la circonférence de la carafe un bec verseur se dessine. Les qualités du liquide sont amplifiées lorsqu’il est versé. Une seule goutte s’échappe le long de la carafe; témoin de la fin de notre geste.

    Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?

    La déformation du bec verseur se réalise à chaud, à l’aide d’une paire de ciseaux appropriée. Le verre venant d’être soufflé, la matière est tellement chaude et malléable que l’entaille permet au col de la carafe de s’ouvrir naturellement pour générer le bec verseur. La simplicité de ce geste s’inscrit dans trois contenants de volumes différents permettant des usages adaptés.

    Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?

    Il s’agit d’un projet que je dirige, pour sa simplicité, je voulais conserver la direction de ce produit. De la conception à la production, jusqu’à la distribution. Il s’agit du premier produit que je dessine en autoédition, c’est un tout autre challenge en tant que designer, mais très enrichissant.

    Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?

    Suivant les différentes étapes du produit, mon bureau s’est évidemment occupé de la phase de recherche et de développement, le prototypage s’est fait par les verriers de Meisenthal, et la production est actuellement à Novy Bor, ville tchèque réputée pour ses artisans qualifiés. Plusieurs dizaines de tête ont pensé et apporté leurs grains de sable aux carafes.

    Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?

    Le rapport avec l’artisan, est pour moi le challenge le plus évident dans beaucoup de réalisation. La confrontation avec un designer est souvent détonnant, elle bouscule l’artisan, questionne les habitudes et les manières. C’est la plus grande difficulté de départ, tout en gardant un très grand respect pour le savoir-faire, j’aime questionner les usages et dialoguer avec les outils et les processus afin de générer de nouvelles formes. In fine, l’ensemble de ces rencontres se conclut toujours pas une alchimie tangible et un résultat surprenant.

    Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?

    L’idée arrive en une fraction de seconde, la phase de recherche prend quelques semaines, le développement se compte en mois et la commercialisation parfois plus d’un an.

    Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?

    Le projet s’est dessiné suivant un cahier des charges assez simple, et en même temps précis. Le dessin s’est fait par la contenance, la matière et la technique de production. Si l’on changeait l’un de ses éléments, alors ce serait un autre projet.

    Et pour finir, où en est ce projet?

    Le projet, ou dorénavant produit, est en vente dans différents magasins. Il est disponible dans plusieurs boutiques de la capitale bruxelloise, ou sur commande via mon site internet.

    Photographies : © MikoStudio (produit) – © Annabelle Lorentz (atelier)

    Pour découvrir plus de travaux de Pierre-Emmanuel Vandeputte, visitez son site internet.

    Sur le même thème, retrouvez plus d’interviews de designers en visitant notre rubrique l’Objet en question(s).

    http://www.pevdp.com/

    http://ciav-meisenthal.fr/

    L’objet en question(s) : La collection de carafes Scissors’ Sisters par Pierre-Emmanuel Vandeputte

    La rubrique “L’objet en question(s)” présente des portraits d’objet ou de séries d’objets, par leurs créateurs: l’histoire de leur genèse, leurs contraintes, leurs enjeux… Aujourd’hui, le designer franco-belge pierre-Emmanuel Vandeputte nous présente son projet de carafes Scissors’ Sisters développé avec le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal. Interview :

    Pourriez-vous nous décrire votre projet en quelques mots?

    Scissors’ Sisters est une série de trois carafes en verre soufflé de 25cl, 50cl ou 100cl.

    Comment ce projet vous a-t-il été confié?

    Né d’un défi lancé lors d’une visite au CIAV, Scissors’ Sisters étudie de plus près la technique traditionnelle du verre soufflé. J’ai eu la chance de pouvoir travailler avec les maitres verriers du Centre International d’Art Verrier de Meisenthal.

    Quels étaient, selon vous, les principales contraintes et les principaux enjeux de ce projet?

    L’enjeu principal était avant tout économique. Dessiner un objet reste simple pour le designer, mais le vendre est un autre métier.

    Il a fallu trouver des personnes qualifiées pour réaliser la production, tout en essayant de conserver un prix abordable.

    Quel était votre concept ou votre idée de départ?

    Le projet s’est dessiné en observant le processus de fabrication du verre soufflé. L’ouverture du verre est ici mise en valeur. En interrompant le processus à travers la réalisation d’une entaille perpendiculaire à la circonférence de la carafe un bec verseur se dessine. Les qualités du liquide sont amplifiées lorsqu’il est versé. Une seule goutte s’échappe le long de la carafe; témoin de la fin de notre geste.

    Pourquoi le projet a-t-il, au final, cette forme et ce ou ces matériaux?

    La déformation du bec verseur se réalise à chaud, à l’aide d’une paire de ciseaux appropriée. Le verre venant d’être soufflé, la matière est tellement chaude et malléable que l’entaille permet au col de la carafe de s’ouvrir naturellement pour générer le bec verseur. La simplicité de ce geste s’inscrit dans trois contenants de volumes différents permettant des usages adaptés.

    Qui étaient vos interlocuteurs chez votre client, et avec qui avez-vous du collaborer?

    Il s’agit d’un projet que je dirige, pour sa simplicité, je voulais conserver la direction de ce produit. De la conception à la production, jusqu’à la distribution. Il s’agit du premier produit que je dessine en autoédition, c’est un tout autre challenge en tant que designer, mais très enrichissant.

    Au total, combien de personnes ont travaillé sur ce projet?

    Suivant les différentes étapes du produit, mon bureau s’est évidemment occupé de la phase de recherche et de développement, le prototypage s’est fait par les verriers de Meisenthal, et la production est actuellement à Novy Bor, ville tchèque réputée pour ses artisans qualifiés. Plusieurs dizaines de tête ont pensé et apporté leurs grains de sable aux carafes.

    Quelles sont les difficultés que vous avez éventuellement rencontrées sur ce projet, et comment les avez-vous contournées?

    Le rapport avec l’artisan, est pour moi le challenge le plus évident dans beaucoup de réalisation. La confrontation avec un designer est souvent détonnant, elle bouscule l’artisan, questionne les habitudes et les manières. C’est la plus grande difficulté de départ, tout en gardant un très grand respect pour le savoir-faire, j’aime questionner les usages et dialoguer avec les outils et les processus afin de générer de nouvelles formes. In fine, l’ensemble de ces rencontres se conclut toujours pas une alchimie tangible et un résultat surprenant.

    Sur combien de temps s’est déroulé ce projet?

    L’idée arrive en une fraction de seconde, la phase de recherche prend quelques semaines, le développement se compte en mois et la commercialisation parfois plus d’un an.

    Rétrospectivement, changeriez-vous aujourd’hui quelque chose à votre projet?

    Le projet s’est dessiné suivant un cahier des charges assez simple, et en même temps précis. Le dessin s’est fait par la contenance, la matière et la technique de production. Si l’on changeait l’un de ses éléments, alors ce serait un autre projet.

    Et pour finir, où en est ce projet?

    Le projet, ou dorénavant produit, est en vente dans différents magasins. Il est disponible dans plusieurs boutiques de la capitale bruxelloise, ou sur commande via mon site internet.

    Photographies : © MikoStudio (produit) – © Annabelle Lorentz (atelier)

    Pour découvrir plus de travaux de  Pierre-Emmanuel Vandeputte, visitez son site internet.

    Sur le même thème, retrouvez plus d’interviews de designers en visitant notre rubrique l’Objet en question(s).

    http://www.larevuedudesign.com/category/lobjet-en-questions/

    verrerie, portraits d’objet, Pierre-Emmanuel Vandeputte, carafes, Scissors’ Sisters, Centre International d’Art Verrier de Meisenthal, Interview designer


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